Interventions 1966 – 2019

Haïti 2019

Haïti 2019

Pasolini 2015 – 40 ans après sa mort

Pasolini 2015 – 40 ans après sa mort

Traits de génie 2013

Traits de génie 2013

Prisons 2012

Prisons 2012

Château de la Roche Guyon 2011

Château de la Roche Guyon 2011

Ingres & les modernes 2009

Ingres & les modernes 2009

Mahmoud Darwich 2009

Mahmoud Darwich 2009

Extases 2008-14

Extases 2008-14

Situation Ingresque 2007

Situation Ingresque 2007

Jean Genet 2006

Jean Genet 2006

Cadres et cadrages 2004-2013

Cadres et cadrages 2004-2013

Maurice Audin 2003

Maurice Audin 2003

Durban, Soweto 2002

Durban, Soweto 2002

Robert Desnos & Louise Lame 2001+2013

Robert Desnos & Louise Lame 2001+2013

Cabines 1997-1999

Cabines 1997-1999

Antonin Artaud 1997

Antonin Artaud 1997

Naples 1988-95

Naples 1988-95

Arbrorigènes 1983

Arbrorigènes 1983

Concert Baroque 1982

Concert Baroque 1982

Prométhée, Martégale 1982

Prométhée, Martégale 1982

Maison de Rubens 1982

Maison de Rubens 1982

Pablo Neruda 1981

Pablo Neruda 1981

Pasolini 1980

Pasolini 1980

Arthur Rimbaud 1978

Arthur Rimbaud 1978

Expulsions 1978

Expulsions 1978

Grenoble 1976

Grenoble 1976

Sur l’avortement 1975

Sur l’avortement 1975

Calais 1975

Calais 1975

Immigrés 1974

Immigrés 1974

Nice / Le Cap 1974

Nice / Le Cap 1974

Maïakovski 1972

Maïakovski 1972

La commune de Paris 1971

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L’origine 1966

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Actualités

Séance d’installation d’Ernest Pignon-Ernest à l’Académie des beaux arts

Séance d’installation d’Ernest Pignon-Ernest à l’Académie des beaux arts – 8 Novembre 2023 Membre de la section de peinture de l’Académie des…

Exposition « L’écho du monde » – Le Doyenné, Brioude

Exposition « L’ écho du monde » – Espace d’art moderne et contemporain – Le Doyenné Du 1er Juillet au 15 octobre 2023 Place…

Exposition « De traces en empreintes » – Galerie Lelong, Paris

Exposition « De traces en empreintes » – Galerie Lelong à Paris Dessins à l’encre ou à la pierre noire et estampes Pasolini –…

JR / Ernest Pignon-Ernest : Echanges

Echange entre Jr et Ernest Pignon-Ernest le 2 janvier 2023 à l’occasion de la rétrospective à Landerneau au FHEL – Fonds Hélène &…

Francis Bacon / Ernest Pignon-Ernest : Echanges

Un film d’Alain Amiel Produit par Francis Bacon MB Art Fondation Retrouvez le documentaire en accès libre ici English version  A la…

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Exposition Antonin Artaud – Galerie Chantal Bamberger à Strasbourg Dessins à l’encre ou à la pierre noire, photographies et estampes 10 septembre…

Évènements passés

Ernest Pignon-Ernest

 

 

Ne pas Perdre de vue

On dit malentendu, tandis que mal regardé ne se dit pas. Il y a pourtant beaucoup de méprise, de quiproquo, d’équivoque dans les yeux qui regardent et n’y voient pas.
Partout, en tous lieux, jusqu’aux ruelles, impasses, oasis, ermitages les plus reculés de la terre, le raz de marée des images mouvantes submerge, sature la vue, réduit le champ du visible à un écran, cadre et encadre la réalité autant que l’imaginaire.
Face à cela, dessiner s’impose comme un choix éthique qui veut d’un même geste lier la pensée et la main, garder l’élan des origines, préserver l’ensemble du parcours qui de traits en empreintes, d’ébauches en croquis, esquisses, fresques, multiplie, décline et amplifie le signe d’une connivence humaine.
Car, contrairement à la peinture, le dessin est de tous les temps, nullement tributaire des chronologies, des synopsis, des hiérarchies de l’histoire de l’art.
En dessinant, pour Ernest Pignon-Ernest, il ne s’agit pas tant de représenter que de rendre présent. Au point que cette action, en quelque sorte libertaire, s’apparente à une effraction, à un surgissement qui articule les références les plus précises avec l’approche la plus subjective, la plus intuitive, capable de saisir comme à bras le corps, par grands pans de mémoire ou d’histoire, ce qui d’ordinaire ne peut être capté.
Mais ici le recours aux dessins, hautement revendiqué, ne va pas sans incompréhension quand on prétend leur donner toute la place alors qu’ils fonctionnent comme mediums, comme outils, comme agents perturbateurs. Ils font partie de l’œuvre sans être jamais l’œuvre tout entière.
Leur construction, leur écriture, leur échelle, ce qu’ils figurent et comment cela est figuré, ne s’élaborent que dans la perspective des relations et interactions avec les lieux, soigneu- sement repérés, auxquels ils sont destinés.
Ce qui est ainsi proposé, c’est à la fois une intervention plastique dans le réel et les résonances symboliques, mythologiques, sacrées, anthropologiques, politiques, événe- mentielles, qu’elle suscite. Avec son espace, son passé, ses zones d’ombre, son potentiel suggestif soudainement activé, déstabilisé par l’insertion d’un élément de fiction, c’est la rue qui se trouve exposée. Non pas en devenant « la plus grande galerie du monde », mais en étant comme dévoilée, révélée à elle-même, par l’entremise, en l’occurrence l’inter- cession artistique, d’Ernest Pignon-Ernest.
Là réside la singularité radicale de celui qui est reconnu, à juste titre, mais parfois assez confusément, pour avoir été l’initiateur du « street art ». À l’évidence, il est avant tout l’inventeur, le metteur en scène et l’acteur d’une création inédite, qui, servie par une fastueuse maîtrise technique, conjugue remémoration, engagement existentiel et happening poétique.
Texte d’André Velter 2014

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